Depuis novembre dernier, la région de Bekopaka était coupée du reste de Madagascar, du fait de la piste de 200 km impraticable à la saison des pluies, et surtout du cyclone Cheneso qui l’a sérieusement endommagée.
hangar construit pour abriter les cuisinières du soleil
Le 26 mars, soeur Angèle nous disait « il n’y a plus de légumes sur le marché (carottes, poireaux, haricots…), car aucun camion ne peut venir en apporter. On trouve seulement le manioc, les pommes de terre, les courges, mais ça nous suffit pour la cantine. J’ai réussi à faire faire un petit abri pour les cuisinières qui en sont contentes, c’est mieux que la bâche. Elles en profiteront après les vacances de Pâques qui commencent demain et se termineront le 18 avril. On espère que la piste soit ouverte d’ici-là !
Actuellement c’est la première récolte de riz, j’ai pu en acheter suffisamment pour le prochain trimestre. A Bekopaka, il y a 3 récoltes de riz par an, les gens plantent actuellement du riz pour la récolte de juillet. Nous achetons du paddy (riz sur pieds, non décortiqué) par sacs que l’on entrepose au grenier, et que l’on porte à une machine pour les décortiquer et avoir du riz prêt à être cuisiné. Les sacs de riz blanc sont entreposés en bas, aisément accessibles.
distribution des repas dans la cour par Angèle, Françoise et Nirina
Le 22 avril, après les vacances, Angèle nous dit « l’école et la cantine ont repris normalement le 18 avril. Les repas sont toujours distribués dans la cour et mangés dans les classes. Il y a eu, comme à chaque rentrée, une réunion avec les parents, elle est toujours très suivie (un seul parent était absent car parti travailler dans son champ). Les professeurs ont proposé de faire une petite fête avec les enfants pour marquer la rentrée, mais les parents n’ont pas été d’accord, ils trouvent que leurs enfants doivent travailler ! » (petit rire d’Angèle).
La piste est-elle enfin ouverte ?? Elle répond « hier, un premier camion est sorti de Bekopaka dans l’espoir de rejoindre Morondava, mais au bout de 50 km, il est resté enlisé dans la boue, ses occupants obligés de dormir sur place en attendant une amélioration ! »
Enfin, le 30 avril, coup de téléphone d’Angèle : « les premiers 4×4 de touristes arrivent ! Mais pour pouvoir sortir, quand on n’a pas de 4×4, il faut trouver un camion pour nous transporter, et ce n’est pas facile. Il y a un frère religieux qui doit sortir, il pourra peut-être me rapporter la spiruline pour la cure que doivent suivre les enfants avant les vacances. Je vais voir avec lui. Ici il fait encore très chaud, mais il ne pleut plus. Le temps devrait se rafraîchir un peu avec l’arrivée de la saison sèche. »
le puits pour l’école et la cantine
La région de Bekopaka ne souffre pas de la sècheresse, les puits fournissent de l’eau toute l’année et les champs sont irrigués, ce qui explique qu’il y ait 3 récoltes de riz sur la même parcelle. Angèle nous dit qu’elle trouve actuellement des fruits sur le marché, en particulier des bananes abondantes et pas chères pour les enfants. Ainsi la composition du repas varie avec les saisons et selon les récoltes, et la cantine fait travailler les cultivateurs locaux.
Angèle nous redit « les enfants sont heureux de manger leur repas à la cantine. Merci à vous tous !«
